samedi 12 novembre 2022

Jour 262 - De retour à Kherson


L’armée ukrainienne a annoncé vendredi être entrée dans Kherson (sud) après le retrait forcé des militaires russes, qui constitue un nouveau revers cinglant pour Moscou après bientôt neuf mois de guerre en Ukraine. 

« Aujourd’hui est un jour historique. Nous reprenons le sud du pays, nous reprenons Kherson », s’est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux sociaux. 

« Les forces spéciales sont déjà dans la ville », a-t-il ajouté, précisant que leur premier travail allait être de neutraliser les nombreuses mines laissées par l’armée russe, qui occupait Kherson depuis la mi-mars. 

Une vidéo postée sur Telegram par Volodymyr Zelensky, présentée comme venant de Kherson, montrait des militaires ukrainiens se disant de la « 28e brigade » acclamés dans la nuit par une foule scandant « V-C-U », l’acronyme des forces armées ukrainiennes. Le ministère ukrainien de la Défense a appelé sur Facebook les militaires russes restés sur place à « se rendre immédiatement ».

Ce repli russe est le troisième d’ampleur depuis le début de l’invasion le 24 février, la Russie ayant dû renoncer au printemps à prendre Kiev face à la résistance acharnée des Ukrainiens, avant d’être chassée de la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) en septembre. 

Une vidéo diffusée cette fois par le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba montrait des résidents de la localité de Bilozerka, à quelques kilomètres de Kherson, en train d’arracher une gigantesque affiche qui proclamait « La Russie est là pour toujours ». 

À Kiev, Sergueï, 26 ans et employé du secteur informatique, a dit à l’AFP avoir eu « des larmes » de joie. « C’est un coup dur pour Poutine », se réjouissait pour sa part Isak Danilotvich, mathématicien. 

Dans la soirée, sur l’emblématique place Maïdan de Kiev, des habitants de Kherson réfugiés depuis des mois dans la capitale se sont retrouvés dans la liesse. « Nos soldats sont des dieux […] Ça fait neuf mois qu’on attendait ce moment, Kherson appartient à l’Ukraine et cela pour toujours ! », s’enthousiasmait Artem Lukiv, 41 ans, alors que sautaient les bouchons de champagne et qu’était entonné l’hymne national.  

Le président français Emmanuel Macron a salué sur Twitter « le retour de Kherson à l’Ukraine, un pas important vers le plein rétablissement de ses droits souverains ». 

Pont détruit 
Plus tôt vendredi, le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir achevé à 5 h, heure de Moscou « le redéploiement » de ses unités de la rive droite (occidentale) du fleuve Dniepr, où se trouve la ville de Kherson, vers la rive gauche, assurant n’avoir subi aucune perte, ni abandonné de matériel militaire. 

Selon Moscou, « plus de 30 000 » soldats russes et « près de 5000 unités d’armements et de véhicules militaires ont été retirés » de la rive occidentale du Dniepr. 

Ce repli a toutefois tout du camouflet, le président russe Vladimir Poutine ayant revendiqué fin septembre l’annexion de quatre régions ukrainiennes, dont celle de Kherson. En dépit de cette retraite, la zone reste « un sujet de la Fédération de Russie », a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Il ne peut y avoir aucun changement », a-t-il ajouté, dans le premier commentaire de la présidence russe sur ce repli. 

Le camouflet est d’autant plus fort que Vladimir Poutine avait ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300 000 réservistes pour consolider justement les lignes russes en difficulté. 

L’agence de presse d’État Ria Novosti a diffusé des images filmées de nuit de véhicules militaires russes quittant Kherson, indiquant qu’ils empruntaient le pont Antonivsky enjambant le Dniepr. 

Plusieurs correspondants russes ont indiqué ensuite, images à l’appui, qu’une partie du viaduc avait été dynamitée par l’armée russe après son retrait pour entraver la progression des troupes ukrainiennes. Celles-ci avaient pilonné des semaines durant ce pont, pour couper les lignes d’approvisionnements russes et forcer Moscou au repli. 

« Réponse cynique » [...] 
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Daphné Rousseau et Yelyzaveta Krotyk 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 12 novembre 2022

vendredi 11 novembre 2022

Jour 261 - Reconquêtes à Kherson, la Russie confirme son retrait


L’Ukraine a annoncé jeudi la reconquête d’une douzaine de villages dans la région de Kherson, dans le sud du pays, où Moscou a confirmé avoir entamé son repli. Un nouveau revers pour l’armée de Vladimir Poutine. 

À la mi-journée, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, a annoncé que ses forces avaient avancé mercredi de « sept kilomètres, prenant le contrôle de six localités dans la direction de Petropavlivka-Novoraïsk », et repris également « six localités dans la direction de Pervomaïske-Kherson ». 

Peu avant, l’armée russe avait annoncé le début de son retrait dans la région de Kherson, déplaçant ses troupes sur la rive gauche du fleuve Dniepr, un obstacle naturel derrière lequel Moscou établit une ligne de défense. 

Annoncé mercredi, ce retrait implique un départ de la ville éponyme de Kherson, capitale régionale située sur la rive droite. 

Le général en charge de l’offensive russe en Ukraine, Sergueï Sourovikine, avait annoncé que le repli se ferait « très rapidement » pour préserver la « vie de chaque soldat russe », sans donner de calendrier. 

Du côté ukrainien, l’annonce a été accueillie sans triomphalisme et avec circonspection, Kiev soupçonnant un piège. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réagi mercredi avec une « extrême prudence ». 

Silence du Kremlin 
« Nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer les informations relatives à un prétendu retrait des troupes russes de Kherson », a dit jeudi à la presse le général Oleksiï Gromov, représentant de l’état-major ukrainien. Mais il a également noté que, dos au Dniepr, les Russes n’ont « d’autre choix que de fuir ». 

À Mykolaïv, grande ville du sud à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kherson, des habitants sont tout aussi méfiants. « On ne peut pas leur faire confiance, personne ne va nous rendre quoi que ce soit juste comme ça », a déclaré à l’AFP Svitlana Kyrytchenko, une vendeuse. « Ce serait le comble de la stupidité. Cela n’a aucun sens dans mon esprit », argue de son côté Igor Kossorotov, un mécanicien de 59 ans. 

Le Kremlin n’a fait aucun commentaire, le breffage quotidien de son porte-parole ayant été annulé jeudi. 

Le président américain, Joe Biden, a estimé pour sa part que l’annonce du repli constituait « la preuve que [les Russes] ont de vrais problèmes ». 

Un retrait russe « serait une nouvelle victoire » pour Kiev, a dit pour sa part le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, depuis Rome. 

Le départ de Kherson, s’il se confirme, constitue un nouveau revers cinglant pour Moscou, déjà contraint d’abandonner la région de Kharkiv en septembre. D’autant que Vladimir Poutine avait revendiqué fin septembre l’annexion de quatre régions ukrainiennes, dont Kherson, et ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300 000 réservistes pour consolider les lignes russes. 

Le président russe avait aussi prévenu que la Russie défendrait « par tous les moyens » ce qu’elle considère désormais comme son territoire. 

Depuis l’été, l’armée ukrainienne, forte d’armements occidentaux, a peu à peu usé les forces russes, notamment en pilonnant les ponts essentiels au ravitaillement des troupes sur la rive occidentale du Dniepr. 

Fenêtre pour des négociations ? [...] 
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Daphné Rousseau et Dmitry Zaks 
Agence France-Presse 
Le Devoir, 11 novembre 2022

jeudi 10 novembre 2022

Jour 260 - La Russie subit un revers majeur à Kherson



L’enlisement russe en Ukraine se poursuit. Le régime de Vladimir Poutine a annoncé mercredi le retrait de ses troupes de Kherson, au sud du pays, la seule capitale régionale qu’il avait conquise depuis le début de la guerre. Il s’agit d’un autre revers majeur pour Moscou, qui avait déjà été contraint en septembre d’abandonner la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. 

« Cette annonce est inédite, puisque c’est la première fois depuis le début de la guerre que les Russes se retirent eux-mêmes d’une ville conquise, sans que l’armée ukrainienne les force à le faire », soutient Charles-Philippe David, professeur de science politique et fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). 

C’est le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui a fait l’annonce du retrait lors d’une réunion télévisée mercredi. À ses côtés, le général Sergueï Sourovikine a ajouté : « Je comprends que c’est une décision difficile, mais ainsi nous préserverons les vies importantes de nos militaires. » 

Vladimir Poutine avait ordonné le 21 septembre dernier la mobilisation de quelque 300 000 réservistes pour consolider les forces russes. Des dizaines de milliers d’entre eux sont déjà dans des zones de combat. Leur mobilisation avait été ordonnée un peu plus d’une semaine après que l’Ukraine eut affirmé avoir reconquis 6000 km de territoire aux Russes autour de Kharkiv et Donetsk. 

Kherson, un lieu clé 
La région de Kherson est un emplacement stratégique, explique le professeur David. « C’est l’une des villes les plus importantes de l’Ukraine. Elle peut servir de porte d’entrée à la Crimée occupée par les Russes, au bord du fleuve Dniepr. » 

Toutefois, « on est dans une guerre d’attrition : il ne faut pas exagérer le sens de chaque événement comme celui-ci », modère quant à lui Julian Spencer-Churchill, professeur de science politique à l’Université Concordia et spécialiste de stratégie militaire. 

Malgré l’importance indéniable de la ville de Kherson, les forces russes n’avaient plus d’intérêt à y rester, croit-il, notamment sur le plan purement politique : « La Russie croyait que la majorité de la population de Kherson serait en sa faveur, mais ses politiques n’ont jamais été [bien] reçues dans la région, au nord du Dniepr. » 

Par ailleurs, d’un point de vue militaire, ce retrait « devrait aider la Russie à redéployer ses troupes à l’est du Dniepr et au sud de Zaporijjia », affirme l’expert. M. David est aussi de cet avis : « Déjà affaiblis, les Russes n’auraient pas pu permettre à l’Ukraine d’ouvrir une brèche dans la région, et qui sait, d’avancer jusqu’en Crimée. Ils devaient solidifier cette zone entre le Dniepr et la Crimée. » 

Un piège tendu par la Russie ? [...] 
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Olivier Du Ruisseau
Le Devoir, 10 novembre 2022

mercredi 9 novembre 2022

Jour 259 - Zelensky ouvert aux négociations sous certaines conditions


(Kyiv) Le président ukrainien a évoqué la possibilité de pourparlers de paix avec la Russie, un changement par rapport à son refus antérieur de négocier avec le président Vladimir Poutine à la veille d’élections cruciales aux États-Unis. 

Volodymyr Zelensky a exhorté lundi soir la communauté internationale à « forcer la Russie à de véritables pourparlers de paix » et a énuméré ses conditions habituelles de dialogue : la restitution de toutes les terres occupées à l’Ukraine, l’indemnisation des dommages causés par la guerre et la poursuite des crimes de guerre. 

C’est un changement de rhétorique de la part d’un homme qui a signé un décret fin septembre déclarant « l’impossibilité de tenir des pourparlers » avec M. Poutine. Mais puisque ses conditions préalables semblent être non partantes pour Moscou, il est difficile de voir comment cela ferait avancer les pourparlers. 

Les armes et l’aide occidentales ont été essentielles à la capacité de l’Ukraine à lutter contre l’invasion russe, dont certains s’attendaient initialement à ce qu’elle se propage plus facilement à travers le pays. Mais les élections américaines de mi-mandat de mardi définiront le montant et la forme du futur soutien politique et financier de Washington à l’Ukraine. 

Si les républicains prennent le contrôle du Congrès, il pourrait devenir plus difficile pour l’administration du président Joe Biden de faire avancer d’importants programmes d’aide ― militaire et autre ― pour l’Ukraine. 

La Russie et l’Ukraine ont tenu plusieurs séries de pourparlers en Biélorussie et en Turquie au début de la guerre, qui approche maintenant de ses neuf mois. Les pourparlers ont été bloqués après que la dernière réunion des délégations à Istanbul en mars n’ait donné aucun résultat. 

M. Zelensky a déclaré lundi que Kyiv a « proposé (des pourparlers) à plusieurs reprises et nous avons toujours reçu des réponses russes folles avec de nouvelles attaques terroristes, des bombardements ou du chantage ». 

Mais il a plus récemment refusé de négocier avec M. Poutine – en soi un changement de tactique après avoir appelé à plusieurs reprises à une rencontre personnelle avec le dirigeant russe. Le Kremlin a balayé du revers de la main toute réunion de ce genre. 

M. Zelensky a énuméré les conditions pour que le dialogue commence, y compris la « restauration de l’intégrité territoriale (de l’Ukraine)… une indemnisation pour tous les dommages de guerre, une punition pour chaque criminel de guerre et des garanties que cela ne se reproduira plus ». 

La Russie, quant à elle, a repris les appels aux pourparlers après le début de la contre-offensive réussie de l’Ukraine dans l’est et le sud du pays en septembre, mais l’Ukraine a depuis rejeté cette possibilité. 

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andrei Rudenko, a souligné mardi que Moscou ne posait aucune condition à la reprise des pourparlers avec l’Ukraine et a accusé Kyiv de manquer de « bonne volonté ». 

« C’est leur choix, nous avons toujours déclaré que nous étions prêts à de telles négociations », a déclaré M. Rudenko. 

Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak a insisté lundi sur Twitter sur le fait que « l’Ukraine n’a jamais refusé de négocier », mais d’abord, la Russie doit retirer ses troupes du pays. « Est-ce que Poutine est prêt ? De toute évidence non », a écrit M. Podolyak. 

Autres développements [...] 
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Andrew Meldrum et Yuras Karmanau 
Associated Press 
La Presse, 8 novembre 2022

mardi 8 novembre 2022

Jour 258 - Nouveaux systèmes de défense antiaérienne



(Kyiv) L’Ukraine a reçu lundi de nouveaux systèmes occidentaux de défense antiaérienne destinés à contrer les missiles russes qui pleuvent régulièrement sur les villes et infrastructures du pays, tandis que la Corée du Nord a nié fournir des armes à Moscou. 

Le ministère de la Défense nord-coréen a qualifié d’« infondées » les accusations américaines selon lesquelles Pyongyang fournissait des obus d’artillerie à la Russie pour sa guerre en Ukraine, selon l’agence d’État nord-coréenne KCNA.   

La semaine dernière, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche John Kirby avait affirmé que la Corée du Nord envoyait un « nombre important » d’obus à la Russie « de manière dissimulée », ajoutant que Washington cherchait à savoir si cette aide nord-coréenne avait bien été réceptionnée par les Russes. 

« Les États-Unis persistent à répandre une rumeur infondée de “contrats d’armements” entre la RPDC (République populaire démocratique de Corée, Corée du Nord) et la Russie », indique un communiqué du vice-directeur des affaires étrangères militaires du ministère de la Défense nationale nord-coréenne, cité par KCNA. « Une fois de plus nous voulons dire clairement qu’il n’y a jamais eu de “contrats d’armements” avec la Russie et que nous n’en prévoyons pas à l’avenir ».

John Kirby avait estimé la semaine dernière que la présumée aide nord-coréenne était révélatrice des « pénuries et besoins » de la Russie. 

La Maison-Blanche a assuré lundi que « le soutien des États-Unis à l’Ukraine sera infaillible et inébranlable » quel que soit le résultat des élections américaines mardi, qui risquent de faire perdre au président Joe Biden sa majorité dans une, voire les deux chambres du Congrès.   

Alors que les États-Unis sont le principal soutien de l’Ukraine (quelque 18,2 milliards de dollars), l’opposition républicaine a souligné sa volonté de « ne pas faire de chèque en blanc » à Kyiv si elle remportait le scrutin. 

De son côté, le ministère ukrainien de la Défense a annoncé que l’État ukrainien allait prendre le contrôle de plusieurs entreprises « d’importance stratégique » afin d’aider à l’effort de guerre, dont le producteur d’hydrocarbures Ukrnafta et le constructeur aéronautique Motor Sich. 

Bouclier antiaérien [...] 
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Daphné Rousseau et Dmitry Zaks 
Agence France-Presse 
La Presse, 7 novembre

lundi 7 novembre 2022

Jour 257 - La ville de Kherson privée d'eau et d’électricité


Après deux frappes sur des lignes à haute tension dont Russes et Ukrainiens se renvoient la responsabilité, la ville de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, toujours occupée par l’armée russe malgré une poussée ukrainienne, était dimanche sans électricité ni eau. 

C’est la première coupure d’électricité et d’eau d’ampleur connue à Kherson, aux mains de l’armée russe depuis le début de son offensive en Ukraine le 24 février. 

Kherson est la principale ville ukrainienne prise par les forces russes depuis février. Les troupes ukrainiennes se rapprochent depuis plusieurs semaines. 

Depuis le début du conflit, les militaires ukrainiens ont très rarement touché les infrastructures énergétiques civiles dont les Russes se sont emparés, visant plutôt les lignes d’approvisionnement de l’armée russe. 

La Russie, pour sa part, a détruit environ 40 % des infrastructures énergétiques ukrainiennes ces dernières semaines à l’aide de missiles et de drones-suicides, qui ont entraîné des coupures d’électricité et d’eau dans de nombreux endroits, dont la capitale, Kiev. 

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a déclaré dimanche dans une interview télévisée ne pas exclure un scénario de blackout total dans sa ville. « Nous calculons différents scénarios afin de résister et d’être prêts », dit-il. 

Plus de 4,5 millions d’Ukrainiens étaient sans électricité dimanche soir, la plupart à Kiev et dans sa région, a indiqué le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne, reconnaissant une situation « très difficile ». 

La compagnie nationale d’électricité Ukrenergo prévoit un nouveau « déficit énergétique » pour lundi et des coupures tournantes du mati
n au soir. « La consommation devrait être réduite de 30 % » pour stabiliser le réseau, a expliqué Ukrenergo. 

M. Zelensky a précisé avoir discuté dimanche avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de la façon d’« au
gmenter la pression » sur Téhéran, dont la « complicité avec le terrorisme russe doit être punie ». 

Un barrage stratégique [...] 
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Agence France-Presse 
Le Devoir, 7 novembre 2022

dimanche 6 novembre 2022

Jour 256 - L’Iran reconnaît avoir livré des drones à la Russie


L’Iran a reconnu samedi pour la première fois avoir fourni des drones à la Russie, avant l’invasion de l’Ukraine fin février, confirmant des accusations de Kiev contre Moscou, soupçonné d’utiliser des drones iraniens pour ses attaques contre civils et infrastructures. 

« Nous avons fourni à la Russie un nombre limité de drones, des mois avant la guerre en Ukraine », a annoncé samedi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l’agence officielle Irna. 

C’est la première fois que Téhéran fait état de la livraison de drones à Moscou, l’Iran se bornant ces dernières semaines, malgré les accusations répétées de Kiev et de ses alliés occidentaux, à nier ces affirmations. 

Le chef de la diplomatie iranienne s’est dit samedi prêt à examiner toute « preuve » de la part Kiev d’un recours aux drones iraniens dans le conflit. 

Pourtant, Kiev a déjà affirmé il y a plusieurs jours qu’« environ 400 drones » iraniens avaient déjà été utilisés contre la population ukrainienne et que Moscou en avait commandé environ 2000. 

Les aveux de Téhéran sur ces livraisons de drones à Moscou marquent encore un peu plus le rapprochement entre la Russie et l’Iran entamé ces derniers mois, face à une Ukraine largement soutenue par les États-Unis et l’UE, et alors que la Chine se tient à l’écart de toute implication directe dans la guerre. 

L’Iran a toutefois démenti samedi que son pays eut fourni des missiles à la Russie, jugeant ces accusations « complètement fausses ». 

Des articles de presse faisaient état ces derniers jours de potentielles livraisons de missiles sol-sol iraniens à la Russie. 

Malgré les dénégations de Téhéran ces dernières semaines, l’UE et le Royaume-Uni avaient annoncé de nouvelles sanctions visant trois généraux iraniens et une entreprise d’armements « responsables de fournir à la Russie des drones kamikazes » pour bombarder l’Ukraine. 

En septembre, Kiev avait, pour sa part, décidé de réduire considérablement ses relations diplomatiques avec Téhéran. 

Kherson au coeur de l’attention [...]