Mercredi, le Kiel Institute for the World Economy, qui est basé en Allemagne et qui compile des données sur les montants d’argent promis à l’Ukraine, notait dans une nouvelle analyse un ralentissement entre le 8 juin et le 1er juillet. « Seules quelques nouvelles promesses ont été ajoutées, et elles étaient moins substantielles », souligne l’Institut.
« Le soutien financier et militaire apporté par d’autres pays à l’Ukraine n’est pas à la hauteur de ce qui est nécessaire pour stabiliser la situation, remarque l’organisme. Globalement, la dynamique des nouveaux engagements s’essouffle. Les armes et les aides financières ne continuent d’être fournies qu’avec de très longs retards. »
Yann Breault, professeur adjoint en études internationales au Collège militaire royal de Saint-Jean, note lui aussi une « perte d’élan dans l’ampleur de l’aide depuis quelques semaines », qui « risque de se poursuivre dans les prochains mois ». « Il y a des incertitudes économiques à l’horizon, on commence à mettre en doute la capacité de soutenir financièrement à long terme les Ukrainiens », dit-il.
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Dominique Arel, titulaire de la Chaire en études ukrainiennes de l’Université d’Ottawa, ne voit quant à lui pas d’essoufflement dans l’immédiat. Il constate, au contraire, que la volonté des politiciens d’aider l’Ukraine semble augmenter, prenant pour preuve le dernier sommet de l’OTAN, tenu fin juin, où les pays membres ont indiqué leur intention de tenir tête à la Russie. « Il y a une recrudescence [du soutien]. Mais, sur le plan logistique, est-ce qu’il y a vraiment un flot de nouvelles armes en Ukraine ? Ça, c’est difficile de le savoir. »
Anne-Marie Provost
Le Devoir, 9 juillet 2022