samedi 30 novembre 2013

Le sourire du samedi








« Ne prenez pas la vie trop au sérieux,
de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant.»

Bernard Fontenelle

vendredi 29 novembre 2013

Les cadeaux de la société marchande





En ce vendredi, jour où débute la course à la consommation des Fêtes, un article qui dénonce le mépris qu’entretiennent deux grandes chaînes américaines à l’égard de leurs employés.


Walmart, McDonald's: le rêve américain, vraiment?
Article signé Louise Chabot publié le 25 novembre dans le Huffington Post Québec

Le rêve américain peut se résumer ainsi : en travaillant fort, en se dévouant, on peut améliorer notre sort et connaître un succès certain. Il est difficile de ne pas partager ce rêve.

Les working poors
Entrent alors en scène les working poors, ces femmes et ces hommes qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois malgré le fait qu'ils travaillent d'arrache-pied. Beaucoup plus présents aux États-Unis, où la réglementation entourant le salaire minimum fluctue d'un État à l'autre, ces gens doivent compter sur l'aide de dernier recours offerte par l'État ou par des œuvres de charité. Ceci illustre de façon éloquente les problèmes que créent les inégalités de richesse.

Des corporations multinationales multimilliardaires comme Walmart ou McDonald's engrangent des profits faramineux (Walmart a vu les siens bondir de 17 milliards de dollars cette année) et traitent leur personnel avec mépris et dédain, en le confinant dans des emplois précaires et en réprimant violemment les tentatives de syndicalisation.

Le culot et le mépris
Poussant le mépris à l'extrême, un magasin Walmart de l'Ohio organise une collecte de fonds afin d'aider ses « associés » à mettre de la nourriture sur leur table pour la fête de l'Action de grâces. Ces mêmes « associés » sont nombreux à dépendre des banques alimentaires chaque mois, faute d'avoir un salaire décent. Une étude de l'AFL-CIO (un syndicat américain) démontre même qu'une seule succursale de l'entreprise coûte à l'État près de 17 millions de dollars en aide de dernier recours et en suppléments de revenus. Par son œuvre de « charité », l'entreprise reconnaît non seulement qu'elle sous-paie son personnel, mais qu'elle n'a aucune intention de régler la situation.

La chaîne aux arches dorées, quant à elle, pousse le culot jusqu'à suggérer à son personnel de se départir de ses cadeaux de Noël sur Kijiji pour réussir à boucler son budget cet hiver ! Par rapport aux demandes du personnel pour un salaire décent, l'entreprise répond qu'il ferait mieux de pratiquer la simplicité volontaire.

Une lutte collective
Comment lutter contre ces géants qui agissent ainsi en toute impunité ? Ils ont des moyens financiers colossaux, ce qu'aucun individu seul ne peut contrer, encore moins lorsqu'il vit dans la précarité.

Pour répondre à ces attaques envers les droits et la dignité des travailleuses et travailleurs, il faut passer par l'action collective ! Par les mouvements Low Pay is Not OK et Our Walmart, les personnes travaillant pour ces entreprises pourront défendre leurs droits. Il est inacceptable que des entreprises puissent continuer à traiter leur personnel de la sorte. Visitez ces deux sites et appuyez ces travailleuses et travailleurs dans leur lutte !



jeudi 28 novembre 2013

mercredi 27 novembre 2013

Comment détester l'eau et adorer la mer




J’ai publié dans ce blogue le 21 novembre 2013 l'émouvante lettre que Mylène Paquette a écrite après avoir traversé l’Atlantique à la rame en solitaire. Cette chronique rend hommage au courage et à la détermination de cette jeune femme qui a su affronter ses peurs.

La jeune femme et la mer

Chronique de Jean-Jacques Stréliski
publiée le 25 novembre 2013 dans Le Devoir

« Mylène n’est pas Santiago. Mais elle est de la trempe de ces grands héros d’Hemingway. Elle n’est pas le vieil homme du légendaire roman, mais pourtant, durant les 129 jours que dura sa traversée de l’océan Atlantique à la rame, elle fit de nous tous, des Manolin aux yeux d’enfants ébahis.

J’étais bien jeune quand ce livre, Le vieil homme et la mer, m’envoûta. La ténacité, le courage dans la lutte incessante de ce vieux pêcheur en quête d’une ultime dignité ; l’admiration, le respect, le rêve de ce gamin devant l’homme, son combat et son récit m’impressionnaient tellement que je fis de cet ouvrage, devenu mythique, l’un des romans fétiches de ma jeunesse.

Puis, au fil des temps, je l’avais oublié. Sans doute même égaré pour toujours.

Mais dès ses premiers coups de rames, Mylène m’a vite fait recouvrer la mémoire. Son récit y était gravé à jamais. J’en eus la preuve évidente dès l’instant où, comme beaucoup, je réalisai que le défi de Mylène Paquette prenait une perspective tout à fait similaire à celle du roman.

Cette fille est inconsciente, ai-je pensé un moment. À la première tempête, au premier chavirage, elle va changer d’avis… et virer de bord ! J’avais lu quelque part qu’en plus, elle avait la phobie de l’eau. Et puis, plus elle avançait sur l’océan, plus je me suis passionné pour cette femme décidée, pour ne pas dire opiniâtre, dans sa course folle. Une course contre elle-même et l’adversité. Une course contre toutes nos peurs et nos phobies.

Devant cet impossible, je me suis animé. Je la suivais sur son blogue, la lisais, l’écoutais. Le soir venu, grâce à la magie des nouvelles technologies, je traçais méthodiquement sur la carte Google, la route qu’elle empruntait, à partir des repères et des positions GPS qu’elle nous envoyait. Comprenant, qu’à la rame, un peu comme dans la vie, la route n’est jamais bien droite.

Alors, comment détester l’eau et adorer la mer ? C’est, on l’aura compris, le paradoxe de Mylène Paquette. Ses rapports avec l’océan, tantôt tumultueux, violents, tantôt tendres, voire amoureux, faits de calmes et de tempêtes, de tempêtes et de calmes, donnaient toute la mesure du tempérament de ces deux protagonistes dans leurs apprivoisements mutuels.

La danse de deux amants n’eût pas été plus passionnelle. Tout au long de son récit sur son blogue et aussi dans la magnifique lettre qu’elle écrira à la mer à la veille de son arrivée, la rameuse émérite lui avouera son amour profond. Témoignant également de la force et de la fragilité de cet Atlantique en proie aux plus grandes menaces, des menaces toutes humaines. Environnement, réchauffement, extinction de la faune et de la flore marine, pollution de toutes sortes, déchets, hydrocarbures… « Avant, j’avais peur de toi, désormais, j’ai peur pour toi », conclura-t-elle.

Alors, avec Mylène, j’ai ramé durant quatre mois. Je suis tombé à l’eau chaque fois qu’elle chavirait. Avec elle, j’ai réparé l’antenne solaire chaque fois qu’elle se brisait, j’ai gratté la coque ralentie par les anatifes accumulés durant le voyage. J’ai souri de ses canards partisans, de ses enfantillages. J’ai été effrayé par la hauteur des vagues sur lesquelles elle ballottait, sanglée dans son minuscule habitacle. Je me suis ému devant ses photos de mer calmée, de ses couchers de soleil, de ses nuits étoilées. Avec elle, jusqu’à la ligne d’arrivée, j’ai espéré ce jour, soulagé et heureux d’avoir atteint, grâce à elle, l’inaccessible étoile. Avec elle, en deux mots, j’ai rêvé.

À l’heure où l’instant triomphe sur le temps, à l’heure où se célèbrent tous les records de vitesse, sur l’eau, dans l’air, sur terre, j’ai aimé m’attarder sur ceux qui vont lentement. Celles et ceux qui atteignent leur but par de bien petits pas, au seul moyen de leur force physique et mentale. Ils prennent et nous donnent la vraie mesure des choses, de leur immensité, de leur vérité. Ils redonnent à l’espace sa véritable dimension.

Chaque marin, dit-on, doit vaincre sa tempête. Santiago, Manolin, Mylène, tant d’autres et aussi vous et moi. L’exploit de Mylène Paquette doit désormais faire image.

Mais, hélas, une femme seule qui rame sur l’océan occupe dans les médias, à peu près la même place que celle qu’elle occupa sur la mer tout au long de sa traversée. Un maire décadent et des débats haineux à propos d’une charte malhabile ne laissant guère d’espace pour « le reste ».

C’est aussi pour cela que je voulais rendre hommage à cette géante de la mer, en lui consacrant ma bien modeste chronique. Une toute petite longueur de rame dans l’océan impétueux des médias. »

Jean-Jacques Stréliski est professeur associé à HEC Montréal, spécialiste en stratégie de l’image.



mardi 26 novembre 2013

Première neige




« Chacun recèle en lui une forêt vierge,
une étendue de neige où nul oiseau n'a laissé son empreinte.»

Virginia Woolf

lundi 25 novembre 2013

La citation du lundi





« Si nous ne reconnaissons pas plus souvent le bonheur, c'est qu'il vient à nous avec un visage autre que celui que nous attendions. »

André Gide

dimanche 24 novembre 2013

Le sourire du dimanche





« De temps en temps, il faut se reposer de ne rien faire.»
Jean Cocteau