samedi 20 avril 2013

Le printemps arable



Article de Lise Gobeille publié dans Le Devoir, le 20 avril 2013

Les printemps se suivent mais ne se ressemblent pas. L’année dernière, on était inquiets parce que tout débourrait trop vite, alors que cette année, à l’opposé, on fait des incantations pour avoir plus de beau temps ! Tout de même, malgré la neige et le froid des dernières semaines, les crocus, les iris nains et les galanthes y ont mis un peu de baume. Hâte d’aller jouer dehors ? Voici quelques activités de jardinage pour bien amorcer cette saison.

Pelouses, protections hivernales et traitements
On est impatients de racler, de nettoyer, de tailler, mais il faut y aller doucement. Tant que la pelouse est mouillée, on évite de racler, surtout avec un râteau à déchaumer, car on arrache ainsi beaucoup de gazon sain. À éviter également : aller dans les plates-bandes, puisque piétiner un sol trempé le compacte.

Une fois le sol asséché, on taille les tiges sèches des vivaces, qu’on laisse sur place en petits morceaux ou qu’on envoie au compost. Quant aux protections hivernales, il faut les enlever tôt au printemps pour éviter que la chaleur ne s’accumule en dessous. Si vous avez utilisé des feuilles comme protection, celles-ci doivent être retirées rapidement parce qu’elles se sont tassées au cours de l’hiver et retiennent ainsi beaucoup d’humidité.

Vous avez une envie terrible de voir des fleurs sur le balcon ? Plantez des violas, qui résistent très bien au froid et font un grand bien. Par ailleurs, année après année, les arbres fruitiers, y compris les pommetiers décoratifs, sont affectés par la tavelure. Deux interventions peuvent être réalisées maintenant afin de réduire les risques d’infection. D’abord, ramasser les feuilles au sol pour diminuer les foyers d’infestation, puis faire un traitement à l’urée.

Aussi, une fois passés les risques de grosses gelées, on traite les arbres fruitiers à l’huile de dormance pour le contrôle des pucerons, des thrips et des acariens. Finalement, s’il venait à neiger encore — on ne sait jamais… —, il ne faudrait pas s’en faire, les végétaux qui sortent tôt au printemps sont résistants.

La taille au printemps, pas pour tous
Le printemps, comme l’automne, est une bonne période pour la taille, car on voit bien la ramure. D’abord, on utilise de bons outils, bien aiguisés, afin de faire une coupe nette et ainsi éviter l’entrée de maladies. Couper les branches sans laisser de chicots. Si la branche à couper est atteinte d’une maladie, on taille 30 centimètres sous la partie affectée et on stérilise les outils à l’aide d’alcool et de feu.

On recommande en particulier une taille printanière des arbres de la famille des rosacées, c’est-à-dire les pommetiers, les sorbiers et les aubépines, afin de ne pas nuire à leur aoûtement. Par contre, certains arbres ont une montée de sève abondante au printemps, comme les érables et les bouleaux — avec lesquels, d’ailleurs, on fait de l’excellent sirop, une tendance en cuisine —, mais aussi les noyers, les ormes, les peupliers, les saules et les tilleuls.

Dans tous ces cas, il est préférable d’attendre que les feuilles soient déployées avant de les tailler. Quant aux arbres fruitiers qui bénéficient d’une taille régulière, celle-ci se fait jusqu’à l’ouverture des bourgeons. Par ailleurs, on ne taille pas les arbustes qui fleurissent tôt au printemps, car on viendrait ainsi éliminer les boutons floraux qui se sont formés l’automne dernier… forsythia, seringat, lilas. Ceux-ci seront taillés après leur floraison.

Par contre, les arbustes à floraison estivale sont taillés maintenant : hydrangée arborescente, potentille ligneuse, spirée du Japon. Finalement, la tempête de décembre, avec sa lourde de neige, a laissé des traces. Certains arbres et arbustes ont besoin d’être attachés et les branches brisées doivent être éliminées.

Les semis
Faire des semis dans la maison sans éclairage artificiel donne rarement de bons résultats. Les plants sont généralement étiolés et cherchent la lumière. Si vous n’êtes pas équipé, le meilleur choix est l’achat de plants en santé de producteurs locaux. À l’intérieur, on devrait déjà avoir semé artichauts, aubergines, céleris, oignons, poireaux, piments et tomates. Puis, on devra semer bientôt les melons, les brocolis, les choux, les choux-fleurs, etc.

À l’extérieur, en zone 5, on pourra semer fin avril et un peu plus tard dans les autres zones les carottes, le mesclun, la bette à carde, les betteraves, les épinards et le tatsoi.

Je suis très heureuse de vous retrouver pour cette saison horticole, chers lecteurs. Pour toutes vos questions, vous pouvez m’écrire : à lgobeille@ledevoir.com.

***
Pour votre bibliothèque
Guide du jardinage écologique
Édith Smeesters
Édition Broquet
2012, 341 pages

Un bouquin avec du contenu, pratique et agréable à consulter, un excellent livre, quoi ! Son design graphique permet de repérer rapidement les éléments d’information et il contient beaucoup de tableaux et de photos qui complètent les renseignements. Pour ceux qui connaissent les livres de Mme Smeesters, celui-ci est une version enrichie et mise à jour des idées contenues dans Pelouses écologiques et autres couvre-sols et Solutions écologiques en horticulture.

La première partie explique les principes de base du jardinage écologique, soit l’importance de bien choisir ces plantes selon son environnement et celles à éviter pour ne pas s’arracher les cheveux. S’y trouve également un chapitre fort utile pour comprendre l’aspect crucial du sol, la base en jardinage.

Une section est consacrée aux plantes indicatrices : une bonne idée. Elle met également l’accent sur la biodiversité et la tolérance, deux principes fondamentaux du jardinage écologique. Les parties 2 et 3 abordent la question de la pelouse, une spécialité de Mme Smeesters. Elle nous fait réfléchir sur notre relation avec ce tapis vert et présente sa petite histoire, d’ailleurs très intéressante.

Mais avant tout, on y trouve des informations concrètes sur l’entretien d’une pelouse écologique : travaux saisonniers, de routine, sur les indésirables, etc. Sont proposées aussi des solutions de rechange. La partie 4 touche le contrôle des ravageurs et reprend plusieurs éléments du livre Solutions écologiques en horticulture.

L’auteure en profite pour faire le point sur les pesticides. Cette réflexion est particulièrement opportune, car on célèbre le 10e anniversaire du Code de gestion des pesticides ce mois d’avril.

Finalement, la dernière partie est une mine d’or, car Édith Smeesters partage ses 40 ans d’expérience de jardinage. Un must dans la bibliothèque du jardinier.

2 commentaires:

  1. Merci c'était de saison et toujours pratique à lire...

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  2. Bonjour Jo,
    Un grand bonheur de voir pousser les vivaces, ma ciboulette est déjà
    haute comme ça !

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