lundi 15 avril 2013

En parlons-nous trop ?


Aperçu hier de ma fenêtre: bruant chantant l'arrivée du printemps !



Médias - La grenouille est malade…
Chronique de Stéphane Baillargeon  publiée dans Le Devoir, le 15 avril 2013

« La météo, c’est l’art de prévoir ce qui change tout le temps. Selon un autre bon mot, c’est aussi la science du temps qu’il aurait pu faire.

La météo, c’est surtout une sorte de maladie médiatique nationale.

La fièvre a encore monté ces derniers jours avec la neige tardive. Un peu plus, et les Cassandre de la température annonçaient une petite fin du monde. L’Apocalypse blanche et mouillée. La grande glacière fondante de Dieu…

Évidemment, bien sûr, sans doute, la météorologie demeure on ne peut plus respectable, utile, voire vitale et essentielle. Cette science enchantée facilite la vie et en sauve un bon tas, ne serait-ce qu’en décourageant les déplacements périlleux, par air, par mer ou par terre, dans de dangereuses conditions. Merci énormément.

Seulement, pourquoi faut-il en parler autant, surtout quand il n’y a rien de plus ordinaire, sans véritable danger imminent ?

Selon la firme Influence Communication, les médias québécois accordent en moyenne 28 fois plus d’attention à la météo qu’à l’éducation. On répète : près de trente fois plus d’attention à ce qui tombe sur la tête qu’à ce qui rentre dedans ! La grenouille est vraiment malade…

Selon nos médias, ce pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver du bon sens et le gel du raisonnable. Le ratio de la passion médiatique pour la météo devait atteindre le seuil du soixante pour un, toujours en défaveur de l’éducation, vendredi dernier, avec la petite rechute hivernale.

L’avidité généralisée et débridée se confirme aussi sur les sites d’information généralistes où les nouvelles sur les phénomènes météo extrêmes attirent beaucoup l’attention. Le catastrophisme et le sensationnalisme météorologiques tiennent d’ailleurs souvent lieu de nouvelles internationales à une province schizophréniquement repliée sur elle-même.

La météo folie médiatique peut-elle s’expliquer par la météomanie populaire ? Les médias en parlent-ils autant parce que les gens en parlent ? Et les gens en parlent-ils parce les variations les affectent ? Cette logique circulaire revient à dire que les médias causent météo changeante parce que la météo change et que finalement on ne peut rien y changer. Ça se tient, mais ça ne convainc pas. (…) »

| Stéphane Baillargeon | Médias


Le mot de Messidor:
C'est vrai, on en parle beaucoup. Mais que dire du sport ?!




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