jeudi 18 août 2022

Jour 176 - La Russie sous pression en Crimée



Deux attaques ayant récemment visé des installations militaires russes en Crimée montrent la capacité de l’Ukraine à frapper loin de la ligne de front et à perturber la logistique russe, mettant Moscou sous pression huit ans après l’annexion de cette péninsule. 

L’armée russe a, fait exceptionnel, reconnu que la plus récente des explosions survenues, celle de mardi dans un dépôt de munitions près du village de Djankoï, dans le nord de la Crimée, était le fait d’un « acte de sabotage ». 

Cette explosion avait été précédée, une semaine auparavant, par une attaque ayant ciblé l’aérodrome militaire de Saki, dans l’ouest de la péninsule, qu’un responsable ukrainien sous couvert d’anonymat a décrit comme une « opération spéciale de sabotage bien préparée ».D’autres responsables, comme le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov, ont préféré ironiser, laissant entendre que ces déflagrations avaient été le résultat de cigarettes mal éteintes, une plaisanterie devenue virale en Ukraine. 

Si Kiev n’a pas reconnu officiellement sa responsabilité dans ces deux attaques, le conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, a évoqué une « démilitarisation en action » de la Crimée, une référence à la terminologie utilisée par la Russie pour justifier son invasion de l’Ukraine déclenchée le 24 février. 

Pour l’analyste danois Oliver Alexander, ces explosions, qui pourraient en réalité être dues à des frappes de missiles balistiques, ont porté un coup au moral de l’armée russe tout en redonnant confiance au camp ukrainien, au sixième mois de la guerre. 

 
« La Crimée avait été relativement épargnée, mais ce n’est plus le cas. Cela met la pression sur les Russes », relève-t-il auprès de l’AFP. Les attaques ont provoqué une panique chez de nombreux touristes en Crimée, une destination estivale très appréciée des Russes, tandis que l’Ukraine a menacé mercredi de « démanteler » le pont de Kertch qui relie la Russie continentale à la péninsule, inauguré en 2018 après une construction ultrarapide et à grands frais.

 [...] 

 La guerre étant partie pour durer, l’objectif de repousser les forces de Moscou à leurs positions initiales n’est plus suffisant aux yeux de nombreux Ukrainiens, qui appellent à reprendre tous les territoires occupés, y compris la Crimée. 

 Dans son message quotidien mardi, le président Volodymyr Zelensky a assuré que des files de voitures s’étaient formées dans la péninsule pour rejoindre la Russie. Les citoyens russes « commencent à comprendre qu’ils ne sont pas à leur place en Crimée », a-t-il lancé.

Dario Thuburn

Agence France-Presse,

Le Devoir, 18 août 2022


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Vous pouvez, en cliquant sur le lien S'abonner par e-mail, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.

Le message sera publié après modération.

Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!