mercredi 14 juin 2023

Jour 476 - Moscou affirme infliger des pertes «catastrophiques», Kyiv assure «avancer»



(Moscou) Pertes « catastrophiques » : le président russe Vladimir Poutine a affirmé mardi que ses forces écrasaient la contre-offensive ukrainienne, au moment où Kyiv au contraire assure « avancer ».  

 Ce qu’il faut savoir :  
. L’offensive militaire en Ukraine a mis en lumière un manque de munitions de haute précision et de drones dans l’arsenal de la Russie, a déclaré mardi Vladimir Poutine ; 

. La Russie aurait pu être « mieux préparée » aux attaques de drones et d’artillerie sur son territoire à partir de l’Ukraine, a-t-il admis ; 

. L’Ukraine s’est enquise auprès de l’Australie de l’état d’une quarantaine de chasseurs F-18 retirés du service et entreposés sur une base près de Sydney ; 

. Le ministre allemand de la Défense a prévenu qu’il ne pourrait remplacer tous les chars fournis par son pays à l’Ukraine et mis hors d’usage lors des combats ; 

. La Russie a porté mardi à 17 morts le bilan des victimes des inondations dans les zones qu’elle contrôle dans le sud de l’Ukraine ; 

. L’armée russe a affirmé avoir capturé pour la première fois sur le front en Ukraine des chars de fabrication allemande Leopard et des blindés de fabrication américaine Bradley.

C’est la deuxième fois depuis vendredi que le président russe affirme que son armée repousse l’assaut que l’Ukraine prépare depuis des mois, avec des approvisionnements en armes occidentales, pour chasser les troupes russes des territoires ukrainiens occupés. 

« Les pertes [ukrainiennes] s’approchent d’un niveau qu’on peut qualifier de catastrophique », a assuré M. Poutine lors d’une rencontre télévisée avec des correspondants de guerre russes, affirmant que les pertes russes étaient « dix fois moindres ». 

Selon lui, Kyiv a perdu « environ 25 % ou peut-être 30 % de l’équipement » fourni par les Occidentaux, avançant le chiffre de 160 chars et plus de 360 blindés. Côté russe, il a admis la perte de 54 chars, dont certains sont réparables. Ces données étaient invérifiables de sources indépendantes.  

Moscou a revendiqué pour la première fois mardi la prise de chars allemands Leopard et de blindés américains Bradley, des véhicules fournis par les Occidentaux.

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a prévenu qu’il ne pourrait remplacer tous les chars fournis par son pays à l’Ukraine et mis hors service. 

De leur côté, les États-Unis ont annoncé une aide supplémentaire de 325 millions de dollars à l’Ukraine, visant notamment à renforcer sa défense aérienne. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait admis lundi soir que l’offensive dans le sud et l’est pour libérer des territoires occupés par la Russie était « difficile », mais progressait avec la reprise, selon le ministère de la Défense, de sept villages dans le sud et des avancées aux alentours de Bakhmout (est), ville martyre ravagée par près d’un an de combats.   

Mardi, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valéry Zaloujny, a encore fait état « d’avancées ». « De violents combats offensifs et défensifs se déroulent dans l’est et le sud de notre nation », a-t-il déclaré sur les réseaux, ajoutant : « nous avons des gains, nous appliquons notre plan, et nous avançons». 

Selon M. Poutine, l’Ukraine a lancé sa « contre-offensive à grande échelle » le 4 juin sur « plusieurs » secteurs du front, citant deux zones du sud et l’une dans l’est, sans mentionner Bakhmout. 

« L’ennemi n’a réussi dans aucune de ces zones », a affirmé Vladimir Poutine. 

Selon des analystes militaires, l’Ukraine n’a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa contre-offensive, testant la ligne de front en quête de points faibles. Actuellement, ces opérations semblent se concentrer sur trois axes principaux : Bakhmout, la zone de Vougledar (sud-est) et celle d’Orikhiv (sud). 

Trois morts et 13 blessés à Odessa 
Trois personnes sont mortes et 13 ont été blessées dans une attaque aux missiles lancée par les forces russes sur le port d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, a annoncé mercredi un responsable militaire. 

Les trois personnes mortes sont des employés d’un entrepôt commercial touché par un missile de croisière russe de type Kalibr, a indiqué sur Telegram Serhiï Bratchouk, porte-parole de l’administration militaire d’Odessa. 

Sept autres employés ont été blessés et « il pourrait y avoir des gens sous les décombres », a-t-il ajouté. L’attaque a détruit 1000 m2 d’entrepôts et a provoqué un incendie sur 400 m2, selon lui. 

Quatre missiles ont été lancés depuis un navire en mer Noire, 
a-t-il précisé. Outre les employés de l’entrepôt, six personnes ont été blessées dans d’autres endroits d’Odessa, où un centre d’affaires, un établissement d’éducation, un complexe résidentiel, des restaurants et des magasins ont été endommagés, selon M. Bratchouk. 

Selon l’administration militaire, la défense anti-aérienne ukrainienne a abattu deux des missiles. 

Moscou a intensifié ces dernières semaines ses attaques nocturnes sur les villes ukrainiennes, au moment où Kyiv a lancé une vaste contre-offensive pour tenter de récupérer les territoires occupés par les forces russes. 

Onze morts 
Tout en proclamant l’échec de la contre-offensive de Kyiv, M. Poutine a aussi admis que la Russie ne s’était pas suffisamment préparée aux attaques sur son sol depuis l’Ukraine.

« Il était possible d’être mieux préparé à cela », a-t-il dit, alors que la Russie a dû évacuer des milliers de personnes après une incursion et des frappes massives depuis l’Ukraine. 

« Il est clairement apparu que plusieurs choses manquaient : des munitions de haute précision, des équipements de communication, des drones », a énuméré M. Poutine. 

Sur le terrain, la Russie a une nouvelle fois lancé ses missiles en direction des villes ukrainiennes dans la nuit de lundi à mardi. 

À Kryvyï Rig, ville natale de M. Zelensky dans le centre, ces bombardements ont fait au moins onze morts mardi avant l’aube, avec la destruction notamment d’un immeuble d’habitation et d’un entrepôt. 

Menaces sur l’accord céréalier 
Vladimir Poutine a également, à nouveau, menacé de quitter l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, conclu en juillet 2022 et qui avait permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par le conflit. 

« Nous réfléchissons maintenant à nous retirer de cet accord céréalier […] De nombreuses conditions qui devaient être appliquées n’ont pas été respectées », a déclaré mardi M. Poutine, accusant également Kyiv d’utiliser les couloirs maritimes prévus par cet accord pour attaquer la flotte russe avec des drones. 

Lundi, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’était dit « inquiet » pour l’avenir de l’accord, conclu avec le parrainage des Nations unies et de la Turquie. 

 L’AIEA à Zaporijjia [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Agence France-Presse 
La Presse, le 14 juin 2023, mis à jour à 0h31

mardi 13 juin 2023

Jour 475 - Kyiv dit avoir repris sept villages, un immeuble d’habitation touché par une frappe



(Kyiv) Un immeuble d’habitation a été touché par une frappe de missile mardi avant l’aube dans la ville de Kryvyi Rih, dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), faisant des blessés graves, ont rapporté les autorités locales. 

Le responsable de l’administration militaire de la ville, Oleksandr Vilkul, a indiqué sur son compte Telegram que des « monstres de haute précision » ont frappé la ville en plusieurs endroits, y compris un immeuble résidentiel de cinq étages. 

« Il y a des victimes dans un état extrêmement grave, il y a probablement des gens sous les décombres », a-t-il déclaré.

L’administration régionale de Dnipropetrovsk a rapporté une 
« attaque massive de missiles sur Kryvyi Rih », faisant état de victimes, sans plus de détails. 

« Tous les services de secours sont à pied d’œuvre et le travail des pompiers est toujours en cours », a précisé Oleksandr Vilkul. 

À Kyiv, l’administration militaire a également rapporté des frappes nocturnes de « missiles de croisière ». 

« Toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien autour de Kyiv ont été détectées et détruites avec succès», a assuré cette source. 

De son côté, le maire de Kharkiv (nord-est de l’Ukraine), Ihor Terekhov a annoncé que des drones avaient été lancés « contre des infrastructures civiles ». Les locaux d’une société et un hangar ont été endommagés, selon le maire.

L’offensive « progresse » 
L’offensive tant attendue de l’armée ukrainienne est « difficile », mais « progresse », a affirmé lundi le président Volodymyr Zelensky, après que son administration a assuré dans la journée avoir repris au moins sept villages aux forces russes.   

« Les combats sont difficiles, mais nous progressons, et c’est très important », a-t-il déclaré dans son adresse quotidienne. « Les pertes ennemies sont exactement au niveau dont nous avons besoin ».   

« La météo n’est pas favorable – la pluie rend notre tâche plus difficile – mais la force de nos soldats donne de bons résultats », a-t-il ajouté, en saluant le retour du drapeau ukrainien dans des « territoires nouvellement libérés ». 

Plus tôt dans la journée, le gouvernement ukrainien avait affirmé avoir repris depuis ce week-end sept villages dans le Sud et l’est du pays.   

« Sept villages ont été libérés », a précisé la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar sur Telegram, évoquant notamment plusieurs localités reprises dans la région de Zaporijja.   

Ganna Malyar a précisé que les villages de Lobkovo, Levadne et Novodarivka, près de Zaporijja, avaient été repris, ainsi que le village de Storozheve, dans le sud de la région de Donetsk.   

« La superficie du territoire repassé sous notre contrôle s’élève à 90 kilomètres carrés », a assuré Mme Malyar. 

Lundi après-midi, l’armée ukrainienne a également affirmé avoir progressé dans la région de Bakhmout.   

« Plusieurs semaines, voire mois » 
« Les troupes ukrainiennes ont avancé de 250 à 700 mètres dans la direction de Bakhmout », a indiqué le ministère de la Défense. 

Moscou a pour sa part affirmé avoir repoussé les attaques ukrainiennes dans la région de Donetsk, près de Velyka Novosilka ainsi que près du village de Levadne, proche de Zaporijja. 

Ces affirmations de Moscou et de Kyiv n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. 

Selon les analystes militaires, l’Ukraine n’a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa grande contre-offensive. Elle teste actuellement encore le front avec des attaques ciblées pour en déterminer les points faibles. 

À Paris, le président français Emmanuel Macron a confirmé que la contre-offensive ukrainienne avait commencé, estimant qu’elle allait durer « plusieurs semaines, voire mois ». 

« La contre-offensive ukrainienne a démarré depuis plusieurs jours », a déclaré M. Macron. « Elle a vocation à se déployer sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois », a ajouté le président français, en assurant « souhaiter » que cette contre-offensive soit « la plus victorieuse possible pour pouvoir ensuite déclencher une phase de négociation dans de bonnes conditions». 

À Washington, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dit espérer que le succès de l’offensive puisse contraindre le président Vladimir Poutine à négocier. 

« Un succès de cette contre-offensive pourrait faire deux choses: cela renforcerait la position (de l’Ukraine) à la table des négociations et cela pourrait avoir pour effet d’amener enfin Poutine à négocier une fin à cette guerre qu’il a commencée », 
a déclaré à la presse M. Blinken.   

« En ce sens, cela pourrait rapprocher la paix, pas l’éloigner », 
a-t-il ajouté. 

« Évaluer la situation » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Agence France-Presse à Kyiv 
La Presse, le 12 juin 2023, mis à jour à 23 h 53

lundi 12 juin 2023

Jour 474 - Kyiv revendique la reprise de trois villages


(Kyiv) L’Ukraine a annoncé la reconquête dimanche de trois villages dans la région orientale de Donetsk, les premiers gains territoriaux obtenus à la suite des 
« actions de contre-offensive » évoquées la veille par le président Volodymyr Zelensky. 

Dans le même temps, trois personnes ont été tuées et au moins 23 autres ont été blessées dans des tirs russes sur des civils évacués, notamment à bord d’embarcations, des zones inondées dans le sud du territoire ukrainien en raison de la destruction d’un barrage en début de semaine, ont déclaré les autorités locales. 

Sur le front de l’Est, « les glorieux soldats de la 68e brigade […] ont libéré la localité de Blagodatné », qui comptait moins de 1000 habitants avant la guerre, ont affirmé les forces terrestres ukrainiennes. Le tout accompagné d’une vidéo montrant des militaires avec un drapeau ukrainien dans un bâtiment détruit. 

Les Ukrainiens ont dit y avoir capturé deux soldats russes et des combattants séparatistes prorusses. 

Moins de trois heures plus tard, le service des gardes-frontières ukrainiens a assuré qu’un deuxième village, celui de Neskoutchné, dans la même région de Donetsk, était à son tour « à nouveau sous pavillon ukrainien ». 

Et, dans la soirée, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a annoncé qu’une troisième petite localité, Makarivka, proche de Blagodatné, était tombée aux mains des troupes de Kyiv. 

« Je suis reconnaissant à nos soldats pour cette journée […]. Merci ! Merci pour chaque pas, pour chaque combat, pour chaque occupant détruit ! », a lancé M. Zelensky dans son message quotidien. 

Navire russe attaqué
Il s’agit des premiers gains territoriaux annoncés depuis des mois par l’Ukraine, hormis les quelques centaines de mètres récemment repris en périphérie de Bakhmout, une ville dévastée de la région de Donetsk, dont Moscou avait revendiqué la conquête en mai. 

Restant évasif, le président Zelensky avait admis samedi que son armée menait des « actions de contre-offensive », tout en ne voulant pas en parler en détail.

Son homologue russe, Vladimir Poutine, avait quant à lui assuré un jour plus tôt que la grande offensive ukrainienne attendue depuis des mois avait « commencé », mais que les forces de Kyiv n’étaient « pas parvenues à atteindre leurs objectifs » après plusieurs jours de féroces combats. 

Le ministère russe de la Défense a assuré que l’Ukraine avait attaqué, sans succès, dans la nuit de samedi à dimanche un navire de guerre russe qui patrouillait en mer Noire. 

Selon lui, toutes les vedettes téléguidées ukrainiennes ont été détruites, et le bâtiment russe, le Priazovié, n’a pas été endommagé. 

Les évacuations continuent [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse 
La Presse, le 11 juin 2023

dimanche 11 juin 2023

Jour 473 -Visite éclair de Justin Trudeau en Ukraine


Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a appelé samedi au retrait « immédiat », « complet » et « inconditionnel » des forces armées russes du territoire ukrainien lors d’une visite surprise à Kiev, où il a annoncé conjointement avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine et de nouvelles sanctions à l’égard de la Russie.

« La Russie a choisi d’envahir l’Ukraine, ils pensaient pouvoir conquérir l’Ukraine en quelques semaines, ils ont échoué de façon lamentable à ce niveau-là », a déclaré Justin Trudeau lors d’un point de presse après s’être adressé au Parlement ukrainien.  

Cette visite — la deuxième de Justin Trudeau depuis le début de la guerre —, a été organisée dans le plus grand secret pour des raisons de sécurité. Elle survient à un moment crucial du conflit, alors qu’une contre-offensive de l’Ukraine semble se dessiner dans le sud-est du pays. La région est également aux prises avec d’importantes inondations depuis la destruction mardi du barrage de Kakhovka, dont s’accusent mutuellement Moscou et Kiev. 

« Le Canada est solidaire de l’Ukraine. Je suis à Kyiv pour réitérer cet engagement au président @ZelenskyyUa et au peuple ukrainien, qui continuent de résister à la guerre brutale de la Russie », a écrit le premier ministre sur Twitter. 

Matériel, formation, sanctions et justice 
Kiev recevra donc 500 millions de dollars en matériel militaire, notamment des munitions pour le système de défense aérienne. Pendant que les combats se poursuivent au front, la Russie multiplie depuis début mai les attaques de drones et de missiles sur la capitale. 

L’opération UNIFIER, sous laquelle le Canada a déjà formé « plus de 36 000 militaires et membres du personnel de sécurité ukrainiens » depuis 2015, se poursuivra « jusqu’en 2026 », a annoncé Justin Trudeau. Cela permettra notamment d’entraîner des pilotes d’avion de chasse, une mesure à laquelle songeait déjà le premier ministre lors du sommet du G7 à Hiroshima, en mai. 

Par ailleurs, le Canada rejoindra une équipe de pays aidant à maintenir les chars, tout en fournissant des missiles et des munitions supplémentaires. Il s’agit notamment de 288 missiles AIM-7 supplémentaires pour parer aux frappes aériennes russes, et d’une réaffectation des fonds existants pour 10 000 cartouches de munitions de 105 millimètres, a précisé M. Trudeau. 

Le premier ministre a expliqué que le Canada essaierait de confisquer l’avion-cargo Antonov 124, immatriculé en Russie, au profit de l’Ukraine, afin qu’il ne puisse pas être utilisé pour soutenir l’effort de guerre de la Russie. Le véhicule est immobilisé à l’aéroport international Pearson de Toronto depuis février 2022, à la suite de la fermeture de l’espace aérien canadien aux avions russes, en réponse à l’invasion de l’Ukraine. 

De nouvelles sanctions seront appliquées à l’encontre de 24 personnes et de 17 entités pour leur soutien présumé à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

Le premier ministre a également annoncé que l’aide existante à l’Ukraine serait utilisée pour soutenir psychologiquement la population qui, après plus d’un an de conflit, est désormais confrontée à une aggravation de la situation humanitaire en raison des inondations qui sévissent depuis la destruction mardi du barrage de Kakhovka. Ces projets de soutien en santé mentale s’adresseront particulièrement aux enfants, aux professeurs, et au personnel médical. 

Ottawa a par ailleurs réitéré son « engagement ferme à traduire en justice les responsables de crimes de guerre », et sa « volonté de prendre part au rétablissement et à la reconstruction de l’Ukraine ».

Selon Justin Trudeau, « la paix est nécessaire, mais elle doit être selon les termes des Ukrainiens. » 

L’Ukraine veut aider le Canada face aux incendies 
Questionné sur l’avancée de la contre-offensive qui semble prendre forme, le président ukrainien est resté évasif, indiquant simplement être en contact avec ses généraux et que tout se passait bien. 

Et à qui incombe la destruction du barrage ? C’est « une conséquence directe de la guerre de la Russie », a sobrement répondu Justin Trudeau, sans directement montrer Moscou du doigt. 

Les deux dirigeants semblent avoir été plus loquaces lors de leur rencontre. Sur Twitter, Volodymyr Zelensky a partagé une vidéo dans laquelle on voit les deux chefs d’État se faire une accolade, suivie d’une longue poignée de main. 

Face à Justin Trudeau, M. Zelensky a remercié Ottawa et le peuple canadien pour leur soutien, et proposé l’aide de l’Ukraine au Canada pour faire face aux 417 feux de forêt actuellement actifs au pays. « Bien sûr, je suis au courant de ces feux de forêt. Nous sommes prêts à aider les Canadiens », a-t-il dit. 

Hommage aux soldats [...] Pour lire la suite et l’article en entier, https://www.ledevoir.com/politique/canada/792747/visite-eclair-de-justin-trudeau-en-ukraine

Lise Denis et Jean-Romain Roy respectivement à Montréal et à Kiev 
avec la Presse canadienne 
Le Devoir, le 10 juin 2023

samedi 10 juin 2023

Samedi Jour 472 - La Crimée, épicentre d’une contre-offensive


Volodymyr Zelensky a salué vendredi soir l’«héroïsme» de ses troupes engagées dans de « durs combats », au moment où elles auraient selon Moscou lancé leur offensive vers l’est. Or, s’il y a bel et bien des traces d’une contre-offensive, celle-ci n’en est pour l’heure qu’à ses balbutiements, estiment des experts. 

Ce qu’il faut savoir 
. « La contre-offensive ukrainienne a commencé », estiment de nombreux observateurs, mais Kyiv reste silencieux sur ses opérations ;

. « Les troupes ukrainiennes n’ont atteint leur objectif sur aucun des champs de bataille », a déclaré le président russe, Vladimir Poutine. 

. Du côté russe de la frontière, trois personnes ont été légèrement blessées vendredi lorsqu’un drone est tombé sur un immeuble à Voronej ; 

. Les inondations provoquées par la destruction, mardi, du barrage Kakhovka ont fait au moins 13 morts ; 

. « Pour des centaines de milliers de personnes dans de nombreuses villes et villages, l’accès à l’eau potable est fortement entravé », s’est inquiété le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

« À nos soldats, à tous ceux qui sont engagés dans des combats particulièrement durs ces jours-ci, nous sommes témoins de votre héroïsme et nous sommes reconnaissants pour chaque minute de votre vie », a lancé M. Zelensky dans son allocution vidéo vespérale. 

Le président ukrainien, se conformant à l’attitude adoptée depuis des semaines par les responsables de Kyiv, n’a pas évoqué de contre-offensive ni même d’opération militaire spécifique. 

« Nous concentrons notre attention sur tous les endroits où nos actions sont requises et où l’ennemi peut être battu », a-t-il dit. 

L’armée russe a quant à elle affirmé avoir repoussé ces derniers jours plusieurs vagues d’attaques ukrainiennes comprenant des blindés. Le Kremlin a affirmé qu’il s’agissait de la contre-offensive de l’Ukraine, si souvent évoquée, et qu’elle avait été mise en échec.

« Nous pouvons affirmer que cette offensive a commencé », a déclaré le président Vladimir Poutine dans une vidéo diffusée sur Telegram. Selon lui, les troupes ukrainiennes à ce stade 
« n’ont atteint leur objectif sur aucun des champs de bataille », mais disposent encore d’un vaste « potentiel offensif ». 

 « Il faut prendre cette déclaration comme toute déclaration de propagande », affirme toutefois Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes de l’Université d’Ottawa. Il serait faux de dire que la contre-offensive des troupes ukrainiennes est un échec, croit-il. 

Maria Popova, professeure au département de science politique de l’Université McGill, abonde elle aussi dans ce sens. « Il est beaucoup trop tôt pour juger d’un quelconque succès », affirme la spécialiste de l’espace postsoviétique. 

Objectif : Crimée 
« Nous n’avons pas besoin de Poutine pour dire que la contre-offensive a débuté, les Ukrainiens eux-mêmes l’ont laissé entendre », dit Maria Popova. 

M. Arel estime quant à lui qu’on assiste davantage à un « début de contre-offensive » qu’à une « contre-offensive tous azimuts », qui est dans les cartons depuis quelque temps déjà. 

L’offensive des forces ukrainiennes pourrait avoir comme objectif d’identifier les points les plus fragiles du front, là où il serait avantageux d’attaquer.

« Kyiv s’essaie sous plusieurs angles pour trouver le meilleur », croit Mme Popova. 

Elle est toutefois d’avis qu’il faudra encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant que la stratégie ukrainienne se clarifie. « On sait qu’une contre-offensive se prépare, mais on ne sait pas au juste où elle sera concentrée », dit-elle. 

Elle estime néanmoins que l’objectif le plus probable serait de 
« couper le passage terrestre » reliant la Russie à la Crimée. 
« Ça rendrait beaucoup plus difficile pour Moscou de maintenir le contrôle de la péninsule [criméenne]. »

M. Arel pose un constat semblable. « Ce qui semble être l’intérêt stratégique numéro un, dit-il, c’est de faire une percée sur le front sud pour tenter d’isoler la Crimée. » 

Tout en cherchant à couper la Crimée du territoire russe, l’armée ukrainienne pourrait se tourner vers l’est dans l’espoir de reprendre les territoires perdus. « On voit qu’il y a du mouvement dans l’Est et dans le Sud. Ce n’est pas concentré à un seul endroit », observe-t-il. 

Ralentis par les inondations [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Avec l’Agence France-Presse 
Bruno Marcotte  
La Presse, le 9 juin 2023, mis à jour à 23h41

vendredi 9 juin 2023

Jour 471 - Des bombardements touchent des évacuations de civils


(Kherson) Des tirs d’artillerie russe ont fait un mort et 18 blessés jeudi en pleine opération de secours à Kherson, dans le sud de l’Ukraine inondé, la Russie accusant elle aussi l’armée ukrainienne de tirs meurtriers et affirmant avoir repoussé plus au nord une offensive de troupes et blindés. 

Ce qu’il faut savoir

. Une frappe russe sur le centre de Kherson a fait des morts et des blessés, a indiqué un responsable de l’armée ukrainienne ; 

. L’explosion lundi en Ukraine d’un pipeline d’ammoniac risque d’avoir un « impact négatif » sur l’avenir de l’accord céréalier, a prévenu jeudi le Kremlin ; 

. Moscou a affirmé devant la Cour internationale de justice que Kyiv avait détruit le barrage de Kakhovka avec des frappes d’artillerie « massives » ; 

. Six personnes sont mortes noyées après la destruction du barrage de Kakhovka. 

Les Ukrainiens accusent ces derniers jours l’armée russe de frapper Kherson au moment où des milliers de civils sont évacués des zones inondées à la suite de la destruction du barrage de Kakhovka situé en amont sur le fleuve Dniepr. 

Selon Kyiv, une personne a été tuée et 18 blessées, dont des membres des services d’urgence, dans des frappes russes sur le centre de Kherson et les environs. 

« Vous êtes héroïques », a lancé aux sauveteurs travaillant « sous le feu » russe le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un message publié sur les réseaux sociaux après s’être rendu dans la région où plus de 600 km2 ont été inondés. 

À ce stade, les autorités ukrainiennes et d’occupation russe recensent six morts dans les inondations. 

Les autorités d’occupation russe en Ukraine ont de leur côté accusé Kyiv de bombardements qui ont tué deux personnes, dont une femme enceinte, dans un point d’évacuation à Golan Pristan, dans la zone sous contrôle russe. 

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a par ailleurs affirmé que ses troupes avaient contré une offensive ukrainienne dans la région de Zaporijjia, au nord-est de celle de Kherson, à l’heure où Kyiv se dit prêt à lancer un assaut pour reconquérir les territoires occupés par Moscou. 

« Aujourd’hui à 1 h 30 du matin (mercredi 18 h 30, heure de l’Est) dans la zone de Zaporijjia, l’ennemi a tenté de percer nos défenses avec […] jusqu’à 1500 hommes et 150 véhicules blindés », a affirmé M. Choïgou dans un communiqué. « L’ennemi est stoppé et recule avec de lourdes pertes », a-t-il affirmé. 

Des affirmations toutefois invérifiables de source indépendante. Les autorités ukrainiennes n’ont pas fait mention de ces événements dans l’immédiat. 

Accusations mutuelles 
Moscou et Kyiv se rejettent la responsabilité de la destruction, mardi, du barrage de Kakhovka situé sur le Dniepr, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

Mise en cause dès mardi par l’Ukraine, qui l’a accusée d’avoir dynamité le barrage pour couper la route à une offensive dans le sud en direction de la Crimée, la Russie affirme à l’inverse qu’il s’agit d’un acte 
« barbare » commis par les Ukrainiens. 

Un représentant russe a répété ces accusations jeudi devant la Cour internationale de justice (CIJ), à l’occasion d’une audience sur le soutien militaire que l’Ukraine l’accuse d’avoir apporté aux séparatistes du Donbass (est) à partir de 2014. 

« L’Ukraine a déclaré que la Russie a fait exploser le grand barrage situé à Nova Kakhovka. En fait, c’est l’Ukraine qui l’a fait », a déclaré l’ambassadeur de Russie aux Pays-Bas, Alexander Shulgin, devant la cour.

Selon le gouvernement ukrainien, 2339 personnes ont été évacuées de la zone inondée, où 32 localités ont été submergées. Un homme est mort, ont affirmé les services d’urgence. 

Côté occupation russe, « 5000 personnes » ont été évacuées, a indiqué sur Telegram Vladimir Saldo, un responsable de l’administration russe locale. 

Plus de 20 000 consommateurs sont toujours privés d’électricité, selon le ministère ukrainien de l’Énergie, qui a demandé à l’Europe de lui fournir davantage d’électricité

Le ministre, Guerman Galouchtchenko, a déclaré par ailleurs que la centrale nucléaire de Zaporijjia, refroidie par l’eau du Dniepr, ne présentait « pas de risque imminent à ce stade » mais exigeait d’être « surveillée ».

L’opération de pompage du réservoir d’eau du barrage de Kakhovka pour refroidir le combustible « devait pouvoir se poursuivre même si le niveau descendait au-dessous du seuil de 12,7 mètres », a assuré l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un communiqué. 

Après examen, il s’est avéré que les opérations de pompage devraient « pouvoir se poursuivre même si le niveau descendait au-dessous du seuil actuel de 12,7 mètres », précédemment jugé critique, a expliqué l’instance onusienne dans un communiqué, qui fixe désormais la limite à « 11 mètres, voire plus bas ». 

Auparavant, l’opérateur du barrage, Ukrhydroenergo, avait estimé que le niveau de l’eau ne permettait plus d’assurer le refroidissement des réacteurs. 

Quand le barrage ne pourra plus être utilisé, la centrale pourra avoir recours à « un grand bassin de rétention situé à proximité, ainsi qu’à des réserves plus petites et à des puits sur place qui peuvent fournir de l’eau de refroidissement pour plusieurs mois », a précisé l’AIEA. 

« Surveillance des maladies » [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier,

Agence France-Presse
La Presse, le 8 juin 2023

jeudi 8 juin 2023

Jour 470 - Une des pires catastrophes environnementales des dernières années



L’Ukraine et les forces d’occupation russes continuaient mercredi l’évacuation des civils des zones inondées après la destruction la veille dans une zone sous contrôle russe du barrage de Kakhovka (sud), sur le fleuve Dniepr, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

Les deux camps se rejettent la responsabilité de la destruction du barrage. 

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui avait accusé dès mardi la Russie de l’avoir miné et fait exploser afin de barrer de facto la route à une contre-offensive de ses troupes dans cette zone du sud du pays, a répété mercredi dans un entretien avec son homologue français, Emmanuel Macron, qu’il s’agissait d’un « acte terroriste russe». 

Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé pour sa part mercredi qu’il s’agissait d’« un acte barbare » à imputer à Kiev. 

À Kherson, ville située à 70 km en aval du barrage de Kakhovka, les évacuations se poursuivaient mercredi, sous la pression du fleuve tout proche. Dans les rues du centre, l’eau arrive à la taille, et en contrebas, au bord du Dniepr, c’est de cinq mètres qu’elle a monté. 

« Nous n’avons plus rien » 
« Tout a été inondé, déplore Dmitri Melnikov, 46 ans, un père de cinq enfants. Nous sommes ici depuis le début de la guerre, nous avons survécu à l’occupation. Mais maintenant, nous n’avons plus de maison, plus rien. » 

À Tchornobaïvka, la banlieue ouest de Kherson, la plus éloignée du fleuve Dniepr, une rivière s’est formée avec la montée des eaux, large de plusieurs centaines de mètres. 

« L’eau monte […] de deux centimètres toutes les demi-heures», a indiqué à l’Agence France-Presse Laura Moussiïane, du centre météorologique de Kherson. 

Selon le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, 1894 personnes ont été évacuées des zones sous contrôle ukrainien, où ont été mobilisés plus de 1600 sauveteurs et policiers. Selon lui, 30 localités ont été inondées, dont 10 actuellement sous contrôle russe. 

Les autorités ukrainiennes vont devoir évacuer « plus de 
17 000» civils, avait indiqué mardi le procureur général Andriï Kostine. 

Côté russe, les autorités ont évacué « plus de 4000 personnes », et l’état d’urgence a été décrété dans la partie de la région de Kherson contrôlée par Moscou. 

Un nombre inconnu de civils, des deux côtés, ont également quitté les zones inondées par leurs propres moyens. 

« Acte odieux » 
Emmanuel Macron a condamné un « acte odieux qui met en danger les populations », après son entretien téléphonique avec Volodymyr Zelensky. Il a annoncé envoyer, « dans les toutes prochaines heures », une « aide pour répondre aux besoins immédiats » de l’Ukraine face à cette catastrophe. 

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé la tenue d’une réunion de coordination des secours jeudi, avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, en visioconférence, après la « destruction scandaleuse » du barrage de Kakhovka. 

Londres est de son côté dans l’attente, pour commenter davantage, de « tous les éléments disponibles », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, qui avait souligné la veille que le cas échéant un tel acte constituerait un « crime de guerre ». 

La Maison-Blanche, tout en indiquant manquer elle aussi d’informations à ce stade et redouter « de nombreux morts », avait également souligné mardi « que la destruction délibérée d’infrastructures civiles n’est pas autorisée par le droit de la guerre ». 

 La Chine a exprimé sa « vive préoccupation », et Recep Tayyip Erdoğan a suggéré la création d’une commission d’enquête internationale.

Lors d’un appel avec son homologue turc, Volodymyr Zelensky a dit mercredi avoir évoqué « les conséquences humanitaires et environnementales » de la destruction du barrage. 

Vladimir Poutine a, lui, assuré à M. Erdoğan déplorer « une catastrophe environnementale et humanitaire à grande échelle » en Ukraine après un « acte barbare » qu’il impute à Kiev. 

Catastrophe environnementale [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Yulia Silina - Agence France-Presse à Kherson 
Le Devoir, le 7 juin 2023