lundi 10 juillet 2023

Jour 502 - Un sommet de l’OTAN qui s’annonce tendu


(Kyiv) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky mise sur le sommet de l’OTAN de Vilnius à partir de mardi pour obtenir un signal clair en faveur de son intégration un jour à l’Alliance. 

Décisions cruciales et différends entre les pays membres : le sommet de l’OTAN, qui s’amorce mardi à Vilnius, en Lituanie, et auquel participe le premier ministre canadien, Justin Trudeau, sera le théâtre de discussions musclées. 

M. Trudeau s’est envolé dimanche soir pour Riga, en Lettonie. 
Il devrait rencontrer les dirigeants de ce pays lundi avant de se rendre dans la capitale lituanienne, où le Canada devra se positionner sur des questions d’importance. Au menu : des discussions sur une possible adhésion de la Suède et de l’Ukraine à l’organisation ainsi que sur les dépenses militaires au programme. 

« Le Canada a une décision à prendre concernant son rôle dans la discussion sur l’Ukraine, mais il a également une décision à prendre concernant les dépenses de défense du Canada et le type d’allié qu’il sera », affirme Tim Sayle, historien de l’OTAN et professeur à l’Université de Toronto. 

Lors du sommet de l’année dernière à Madrid, les dirigeants de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ont considéré la Russie comme « la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des alliés et pour la paix et la stabilité dans la région euro-atlantique ». 

C’est ce qu’ils ont indiqué dans un document de concept stratégique qui expose leur intention de renforcer la dissuasion et la défense dans la région. 

Ce document fait suite à une réunion qui s’est tenue à Bruxelles en mars 2022, au cours de laquelle les dirigeants ont décidé de déployer quatre nouveaux groupements tactiques multinationaux sur le flanc est, en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie. Ils s’ajouteront à ceux présents en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. 

L’alliance a élaboré un nouveau plan de défense que les dirigeants devront approuver à Vilnius et qui est décrit comme un retour à la position de la guerre froide. 

« Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à un retour aux activités principales de l’OTAN », croit M. Sayle. Il mentionne que cela signifie probablement aussi un retour à des négociations plus difficiles entre les membres. 

Dépenses militaires 
Seul un tiers des membres de l’OTAN atteignent l’objectif convenu de consacrer 2 % de leur PIB à la défense, ce qui implique de consacrer un cinquième de ce financement à l’équipement. L’amiral Rob Bauer, président du comité militaire de l’OTAN, a dit qu’il s’attendait, d’ici la fin du sommet, à ce que le seuil de dépenses soit fixé à 2 %, plutôt que d’être seulement un objectif. 

Pour les pays qui sont à la traîne, la pression sera de plus en plus forte pour qu’ils augmentent leurs dépenses. Le Canada consacre environ 1,3 % de son PIB à la défense et n’a pas de plan public pour atteindre l’objectif actuel. 

La ministre de la Défense, Anita Anand, a insisté sur le fait que les contributions du Canada à la défense de l’Ukraine et son leadership à la tête d’un groupement tactique de l’OTAN en Lettonie étaient plus importants. 

Demandes d’adhésion qui divisent 
Les dirigeants réunis à Vilnius devront également se pencher sur le statut de la Suède et de l’Ukraine, qui ont toutes deux demandé à adhérer à l’OTAN. 

C’est principalement la Turquie qui se montre réticente à l’idée d’accueillir la Suède dans l’organisation. Elle lui reproche son indulgence présumée envers les militants kurdes qui y sont réfugiés et réclame des dizaines d’extraditions de militants, qu’elle qualifie de terroristes. 

Le président américain, Joe Biden, est favorable à l’adhésion de la Suède. En entrevue au réseau CNN dimanche matin, il a évoqué une solution qui pourrait passer par une modernisation de la flotte de F-16 turcs. « J’essaie de rassembler une sorte de consensus, où on renforce l’OTAN par les capacités militaires à la fois de la Grèce et de la Turquie et où on autorise la Suède à entrer. Mais ce n’est pas encore fait », a-t-il détaillé. 

M. Biden doit s’entretenir en privé mardi avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Les dirigeants ont convenu de se rencontrer en face-à-face à Vilnius et de discuter en détail des relations bilatérales entre la Turquie et les États-Unis et des questions régionales », a indiqué Ankara dans un communiqué. 

La question de l’adhésion de l’Ukraine est quant à elle plus controversée. Certains pays font pression pour une adhésion immédiate, comme le Royaume-Uni, qui souhaite un processus accéléré.

De son côté, M. Trudeau a déclaré à plusieurs reprises que le Canada était favorable à l’adhésion de l’Ukraine « lorsque les conditions seront réunies », sans pour autant définir ces conditions. 

Joe Biden se montre pour sa part inflexible. « Je ne pense pas qu’elle soit prête à faire partie de l’OTAN », a-t-il affirmé. Le processus d’adhésion requiert l’unanimité des membres. « Je ne pense pas qu’on ait une unanimité dans l’OTAN pour faire entrer — ou non — l’Ukraine […] au beau milieu d’une guerre », a estimé le président. « Nous serions en guerre contre la Russie si c’était le cas. » 

Espoirs de l’Ukraine [...] 
Pour lire la suite et l’article en entier, 

Agence France-Presse et La Presse canadienne, 
Le Devoir, le 10 juillet 2023

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