lundi 21 octobre 2013

Écrire en plein sommeil...




L’obsession du texto s’empare aussi du sommeil
Chronique de Fabien Deglise publiée dans Le Devoir, le 17 octobre 2013

Le rapport trouble que l'humanité est en train d'entretenir avec l'instant présent, en format numérique, ne fait plus l'ombre d'un doute. C'est en tout cas ce qu'indique The Atlantic dans un dossier fascinant qui lève le voile, de manière ostentatoire, sur un nouveau phénomène qu'il n'est pas étonnant de voir apparaitre, mais qui fait malgré tout dangereusement sourire: le «textambulisme», phase communicatif par l'entremise d'un téléphone dit intelligent du bon vieux somnambulisme.

Texter pendant son sommeil et surtout ne pas s'en souvenir le lendemain matin: la chose est loin d'être une anecdote, indique le magazine qui qualifie même la chose de «phénomène en croissance», particulièrement chez les adolescents et jeunes adultes qui ont fait entrer leur obsession communicative dans leur état de veille. Quand on pense être arrivé aux limites des surprises, la modernité en a visiblement toujours une petite nouvelle en réserve pour nous!

Message texte adressé à un amour inavoué, déclaration à un ex-compagnon dans une langue un brin confuse, évocation d'une personne décédée dans un message envoyé à une amie... les cas exposés dans ce papier sont étranges. Ils font également tous référence à un réveil avec un téléphone en main et surtout un grand embarras après la découverte de ces communications nocturnes involontaires.

Pour Michael Gelb, prof à la New York University et fondateur du Gelb Center où les troubles du sommeil sont scrutés à la loupe, l'apparition du «textambulisme», dans une époque surconnectée, serait facile à comprendre, même si, à la base, ce sont surtout des conditions physiques pas très technologiques qui nourrissent cette nouvelle bête: obésité, haute pression, trouble cardiovasculaire... Le stress et l'anxiété sont également pointés du doigt. La rencontre de tout ça avec la prolifération des appareils de communication en format mobile dans nos poches donne le reste.

Du coup, Gelb recommande à ses patients affligés par ce mal moderne de s'éloigner 30 minutes avant de se mettre au lit de ce genre d'objets qui appellent à l'exposition du soi, y compris lorsque l'état de conscience est altéré. Une recommandation qu'il est préférable pour eux ne pas texter pendant leur sommeil, histoire de s'en souvenir le lendemain matin.


2 commentaires:

  1. En lisant ce texte ce matin, je me suis souvenu que lorsque nous étions jeunes ces «bébelles» n'existaient pas. En étions plus malheureux, je ne le crois pas. Au contraire, pour voir nos amis, on se déplaçait, pour leur parler on téléphonait en plus on jouait dehors.

    Texter devient tellement naturelle chez les jeunes que nous avons déjà vu 1 jeune couple au resto qui durant toute la durée du déjeuner, ne se sont pas parler. Il se textait....méchante habitude

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  2. Bonjour Puce,

    Ces excès sont inquiétants. Quand on en arrive à écrire pendant son sommeil, on n'est pas loin de la maladie
    mentale. Quand je découvre des exemples comme celui-là, moi qui me pense accro à Internet, je me console.
    Je n'ai pas de téléphone intelligent...

    Moi aussi, je vois de plus en plus de jeunes qui préfèrent texter que se parler, un phénomène qui prend de l'ampleur.
    On se demande bien où cela va s'arrêter...

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